Critique - La couleur des sentiments
Aujourd'hui, c'est vendredi ! Chez certains, le vendredi c'est raviolis, chez d'autres, le vendredi on fait l'amour, chez la plupart des gens, le vendredi on est en week-end. Et bien chez Tête de Litote, le vendredi c'est critique de livres ! Je ne prétend pas être un Bernard Pivot au féminin, mais je tiens à vous partager mes lectures, vous faire découvrir ce que je lis et vous donner mon avis.
Pour cette inauguration du rituel du vendredi, j'ai choisi le roman La couleur des sentiments de Kathryn Stockett, publié en 2009, dont une adaptation cinématographique a récemment remporté un vif succès à travers le monde.
Quatrième de couverture
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants.
On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue.
L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui ‘la élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Passionnant, drôle, émouvant, La couleur des sentiments a conquis l’Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d’exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture.
Mon avis
J'ai lu La couleur des sentiments (The Help en version originale) après avoir vu le film, que j'ai adoré. Ce fut un challenge pour moi, car c'était une première : n'ayant encore jamais lu un livre après avoir vu son adaptation sur grand écran, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Et bien, j'ai été agréablement surprise ! J'ai dévoré ce pavé de 530 pages en moins de deux semaines, et j'ai été captivée du début à la fin. Je me suis détachée le plus possible du scénario et des personnages du film, afin que cela n'affecte pas mon jugement. Les chapitres sont narrés à tour de rôle par trois narratrices, ce qui permet de saisir le point de vue et l'histoire de chacune sans pour autant perdre le fil de l'histoire qui est très bien menée. Les personnages sont touchants et traduisent bien l'atmosphère qui régnait dans l'Amérique de la ségrégation. Loin d'être une histoire "gnan-gnan", La couleur des sentiments se veut effectivement aussi émouvant que drôle comme l'affirme sa quatrième de couverture. Le quotidien des bonnes est fidèlement retranscrit, avec des détails plus que réalistes, si bien qu'on croirait avoir fait un bond en arrière et se retrouver assis à la même table qu'Aibileen, Minny et leurs consoeurs.
J'ai toujours été interessée et captivée par l'histoire et les droits de la population Noire, particulièrement aux Etats-Unis, je pense que c'est aussi pour cela que ce roman m'a touchée. Je ne vous livre pas le dénouement, mais je vous avoue que certains passages m'ont arraché quelques larmes, aussi bien d'émotion que de rage par moments. Malgré la polémique qu'a lancé ce best-seller, il fait sans aucun doute partie des romans qui ne nous laissent pas indifférents. Au fil de la lecture, le rire se succède aux larmes, et tantôt l'admiration, tantôt la surprise et la compassion, autant pour les bonnes que pour certaines de leurs "propriétaires", prennent place.
Alors, pour ceux et celles qui n'ont pas encore sauté le pas, courez vite chez votre libraire ou à votre bibliothèque préférée et lisez La couleur des sentiments ! Pour une fois, je ne trouve pas que le livre soit bien meilleur que le film, il est certes plus complet, mais le film vaut également le détour !