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Tête de Litote
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  • Bienvenue dans le petit monde de Tête de Litote, une petite Frenchie expatriée à Montréal ! Amoureuse des mots dans toutes leurs formes, je vous présente ici mes coups de coeurs, mes suggestions... A vos claviers ! :)
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12 juillet 2012

Rien ne s'oppose à la nuit

Il existe de ces livres parfois qui nous prennent aux tripes, qui nous donnent la boule au ventre tout le long de la lecture, qui nous font redouter la fin et que l'on referme avec cette impression étrange qui nous hante pendant un moment. Je dois avouer que ce genre de lecture a été rare chez moi, mais avec Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan, la magie a opéré immédiatement.

 

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Quatrième de couverture

« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. » Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.

 

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Mon avis

J'ai mis beaucoup de temps avant de trouver les mots justes pour exprimer mon ressenti face à cette lecture, et même en me lançant dans cette chronique, je ne suis pas sûre d'avoir encore les bons mots. C'est un roman qui m'a vraiment pris aux tripes, à la fois sur le fond et sur la forme, et qui ne m'a certainement pas laissée indemne. Delphine de Vigan se lance le défi difficile d'"écrire sa mère", après l'avoir trouvée morte dans son appartement. Elle entame un long travail de recherche et déterre le passe douloureux de sa famille. Tout commence avec un évènement tragique au sein de la fratrie de Lucile, la mère de Delphine, qui ne sera malheureusement que le premier d'une longue série. Dans la première partie du roman, on part à la rencontre de Lucile et de sa famille un peu hors du commun. La famille Poirier est haute en couleur et profite de la vie malgré ses faibles moyens. Liane et Georges, les parents, sont de bons vivants et font tout pour rendre leurs 7 enfants heureux. Chacun des frères et soeurs possède son propre caractère, et Lucile est une enfant assez docile et responsable. Au fil des années, Lucile va voler de ses propres ailes et petit à petit, perdre pied.
Delphine de Vigan exprime ici combien il est difficile de vivre avec une personne psychotique. Après sa naissance, sa mère devient vite victime de gros épisodes de folie, qui la conduiront à plusieurs reprises à l'hôpital Sainte- Anne et à de nombreux traitements difficiles. Le portrait que fait Delphine de sa mère est tantôt tendre, tantôt très dur. Elle ne mâche pas ses mots, mais elle a une plume exquise, capable de nous transmettre tous les sentiments qu'elle a pu éprouver. Il est assez difficile de parler de ce livre tant il est poignant. L'auteur plonge au coeur de son passé, n'épargnant rien, sortant parfois des évènements très personnels, elle se met à nu. Le récit est souvent ponctué de quelques chapitres décrivant son parcours, ce qui l'a conduite à se lancer dans l'écriture de ce livre, les obstacles auxquels elle s'est heurtée, et les réactions de sa famille face à son projet. Rien ne s'oppose à la nuit nous permet aussi de comprendre les romans précédents de Delphine de Vigan, puisqu'elle nous apporte des précisions au fil des pages. On sent que Lucile a eu un impact très fort sur la vie de ses filles. Les dernières pages du roman, décrivant le moment où Delphine trouve sa mère sans vie dans son appartement sont extrêmement fortes en émotions (j'ai d'ailleurs beaucoup pleuré, chose qui ne m'était pas arrivée depuis très longtemps à la lecture d'un roman). Rien ne s'oppose à la nuit est incontestablement un de ces livres qui nous marquent et qui nous laissent une trace indélébile. J'ai découvert la plume de Delphine de Vigan avec ce roman, et je ne tarderai probablement pas à découvrir le reste de son oeuvre.

 

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Lecture 9/20

 

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Ronde de juin/juillet

 

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Commentaires
L
Ouh là là, comme je connais ces livres qui nous marquent au fer rouge...ils surgissent sans crier gare et ne s'en vont jamais de notre tête et de notre coeur! Ce sont des sensations indescriptibles.<br /> <br /> On le sent dans ce que tu écris et c'est bien!<br /> <br /> Malgré tout, le sujet de ce roman ne m'engage guère...
N
Une lecture qui m'a également bouleversée, et à laquelle tu rends un bel hommage avec ce billet.
L
Ce livre m'a beaucoup marqué également
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