Putain - Nelly Arcan

Bonjour à tous et surtout bon lundi ! J'espère que vous avez passé un bon weekend ! De mon côté, j'ai pu en profiter pour me reposer un peu, loin de la ferveur de l'université et de la masse énorme de travail que j'ai à rendre, ça m'a fait beaucoup de bien ! J'en ai profité pour continuer mon tour d'horizon de la littérature québécoise contemporaine, avec un livre au titre et à la couverture assez explicites : Putain de Nelly Arcan.

Quatrième de couverture

Cachée derrière les rideaux de sa chambre, une prostituée patiente entre deux clients. L'attente se nourrit du souvenir : une famille dévote, une mère absente et un père distrait. Et parfois la jouissance éprouvée avec ces hommes auxquels elle fait l'amour, ces hommes qu'elle déteste peut-être autant qu'elle-même. Un récit obsessionnel qui ressemble même à un exorcisme désespéré pour se maintenir en vie.

Mon avis

 Autant le dire d'entrée : j'ai été très déçue par ce roman. A sa sortie, il avait fait beaucoup de bruit, et on m'en avait largement parlé dans mes cours de littérature québécoise, si bien que j'ai voulu tenter l'expérience avec cet auteur controversé. Putain est le premier roman de Nelly Arcan, publié en 2001 alors qu'elle n'avait que 28 ans. L'auteur relate dans ce livre les pensées d'une prostituée (probablement elle-même), faisant le bilan de sa vie, de son métier, mettant des mots sur les sentiments contradictoires qui se battent à l'intérieur d'elle-même, cherchant les raisons, au plus profond de son passé, qui l'ont conduite à attendre ses clients dans cette chambre louée par l'agence pour laquelle elle travaille. 
A priori, c'est un premier roman qui avait beaucoup de potentiel. J'aime ce genre de livres qui racontent une histoire difficile et qui nous prend aux tripes, seulement ce n'est pas ce que j'ai ressenti en lisant Putain. Les premières pages m'ont pourtant bien accrochées : j'ai bien aimé le vocabulaire utilisé ainsi que les tournures de phrases. Le style essouflant avec ses phrases qui durent 3 pages m'a plu en premier lieu, j'ai trouvé que cela ajoutait à l'aspect "psychanalyse" du récit et que cela nous permettait de mieux entrer dans le personnage afin de le comprendre. Seulement voilà, tout le roman est construit de cette façon : il est découpé en longs paragraphes, qui ne sont en fait que d'interminables phrases avec des virgules à la pelle, et surtout beaucoup de répétitions. Il n'y a pas de récit suivi et construit, la narratrice nous livre simplement ses pensées comme elles viennent, ce qui m'a parfois donné l'impression de tourner en rond. A plusieurs reprises, je me suis demandée si je n'allais pas simplement arrêter ma lecture, étant persuadée que si je lisais la suite, cela ne m'apprendrait rien de plus que ce que j'ai déjà lu. J'ai finalement lu le livre en entier, mais ma première impression était la bonne. Le style est, au final, assez lourd, les répétitions trop fréquentes, aussi bien sur le plan du vocabulaire que des anecdotes. Le vocabulaire est cru et parfois même cruel, mais ce n'est pas quelque chose qui m'a dérangée. J'ai vraiment eu l'impression d'être un psychiatre face à une patiente, et même si j'ai parfois aimé la façon de s'exprimer de l'auteur, c'est un roman qui m'a déplu. Je pense que c'est la première fois que j'écris une chronique négative sur ce blog, d'habitude je réussis toujours à nuancer mes propos et je ne suis pas très compliquée... Vous comprendrez donc que ce n'est pas un roman que je recommanderai ;)

Ronde d'août/septembre

Comments

[Natiora]

Je sais déjà que je n'accrocherais pas au style, j'ai beaucoup de mal avec les phrases à rallonge. En revanche comme toi c'est une histoire qui m'interpelle de prime abord, j'aime comme ça prend aux tripes pour reprendre ton expression.

[LCDJ]

Je passerai également mon tour alors. Il y a tellement de livres à lire, autant ne pas s'attarder sur ceux qui n'en valent pas vraiment la peine ;)

[leo]

dommage la couverture m'intriguait

[Minou]

J'étais assez curieuse de connaître ton avis sur ce roman qui attire l'attention avec un titre et une couverture assez provocateurs : je suivrai ta non-recommandation et passerai mon tour, cette fois. On ne peut pas "gagner" à tous les coups, j'espère que ta prochaine lecture sera plus satisfaisante. :)